Poudrerie du Ripault



 Explosion de la Poudrerie du Ripault
le 18 octobre 1943

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Hommage à Jean René Denis Riffault


Vous trouverez l'histoire du Ripault et particulièrement de Jean Denis Riffault à télécharger en PDF ci-dessous.
Texte de M. Joseph Blouet

Historique de la Poudrerie Nationale du Ripault 1914 / 1945 / 1961


Vous trouverez l'histoire de la Poudrerie du Ripault à télécharger en PDF ci-dessous.
Texte de M. Joseph Blouet

HISTORIQUE DE LA POUDRERIE NATIONALE DU RIPAULT 1914 / 1945 / 1961

Ingénieux Montois


Vous trouverez l'histoire du directeur de la Poudrerie du Ripault, Monsieur Messier - L'histoire est à télécharger en PDF ci-dessous.
Texte de M. Joseph Blouet

Qu’elle était la situation en cet automne 1943 ? 


Les Allemands occupent la poudrerie en 1940, puis ils la rendent à l’état Français en août 1942 avec ordre d'une remise en activité ; bien sûr pour le compte des Allemands. 

La poudre à fabriquer est de la poudre « B », B comme le nom du Général Boulanger Ministre de la guerre 1886/1887, lorsque celle-ci fut créée par l’Ingénieur Général Paul Vieille. Elle est fabriquée à partir de coton qui subit une nitration. 

Ce coton poudre n’est pas élaboré au Ripault. Il provient de Bergerac ou d’Angoulême. Ce coton comme toutes denrées et matières premières étaient rares en France sous l’occupation. Lorsque les premiers wagons arrivent, le 15 octobre, des prélèvements sont immédiatement effectués pour le contrôle de l’humidité et c’est la stupéfaction !  On enregistre sur 24 % des échantillons prélevés des valeurs de 5 à 12% d’humidité au lieu des 25 à 30%. Celui-ci est donc très dangereux. La consigne est donnée d’arroser les caisses à la lance à incendie, afin de redonner si possible au coton une stabilité indispensable. 

Malgré l’application d’arrosage des caisses, tout va s’embraser ! 

L'explosion


À 11 heures et trois minutes, dans un souffle et un vacarme infernal 189 tonnes de coton poudre explosent créant un cratère de 40 mètres de diamètre et d’une douzaine de mètres de profondeur. Par retombées incandescentes, les toitures des bâtiments voisins ayant été soufflées par le souffle de l’explosion, le feu se transmet à 800 tonnes de poudre, réparties dans une vingtaine de dépôts distants, pour les plus près de 35 m. 

Tout est anéanti, et plonge la poudrerie et les environs immédiats dans un chaos indescriptible. 

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Les victimes


Bien vite les secours s’organisent. Il n’y a plus de moyens de communication. Les rescapés d’abord, tentent de sauver leurs camarades ; des corps gisent sans vie, désarticulés. Les premiers secours arrivent guidés par le nuage de fumée. Le bilan humain est effroyable. D’après les listes de la poudrerie du Ripault et de la police française 76 noms sont recensés. La stèle n’en compte que 71 dont 46 poudriers, parmi lesquels 17 disparus et 25 civils. Il en résultera officiellement 44 veuves et veufs et 88 orphelines et orphelins. Parmi ces orphelines 6 de 4 familles n’ont plus de parents sur Monts. Elles sont recueillies dans le bourg par des bénévoles. C’est la ville de Monts qui compte le plus de victimes : 27 morts. Les dégâts sont très importants : La poudrerie est anéantie 

Au hameau de Vontes qui jouxte la poudrerie 36 maisons sont complètement détruites et 113 sérieusement touchées. Le bourg de Monts est relativement épargné grâce au remblai de la SNCF à part quelques vitres et cloisons fissurées. 

L’onde de choc de l’explosion est ressentie à Poitiers et Château-Renault, et plus à l’Est. 

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Entrée de la Poudrerie avant l'explosion

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Entrée de la Poudrerie après l'explosion

Il y avait-il le moyen d’éviter cette catastrophe ?


La consigne de la Direction du Ripault, d’humidifier les caisses de 150 kilos à la lance à incendie était illusoire. Comme le signale l’inspecteur Général Colin dans son rapport du 20 mai 1944. Il fallait isoler les wagons, ensiler chaque caisse de coton après humidification dès le déchargement. 

Pourquoi à la conférence du 2 octobre à Angoulême, en présence de la société Allemande Khôln- Rotweil et l’OPA de St Médard en Jalles n’a-t-on pas évoqué la dangerosité du vieillissement de ce coton, et considérer qu’il était dangereux d’effectuer cette expédition hâtive ? 

Les allemands ont reconnu qu’il s’agissait bien d’un accident, car à aucun moment ils n’ont soupçonné un sabotage. 

Les journaux, dans leur compte rendu journalier sur ce drame, ne mentionnèrent jamais le site ni le nom de la commune sinistrée !   

Les 175 ans de fabrication de poudres et d’explosifs au Ripault ont coûté la vie à 143 personnes poudriers et civils.

Joseph Blouet, Président de l’Amicale des Anciens Poudriers du Ripault
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Contact :
AMICALE DES ANCIENS POUDRIERS DU RIPAULT
Président : Joseph Blouet
02 47 73 05 93 // joseph.blouet@orange.fr



Si vous souhaitez en savoir plus : 

La tragique explosion de la Poudrerie Nationale du Ripault