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Ils sont deux … ils sont Montois et ont porté la Flamme olympique sur le parcours de la 17ème étape organisée dans l’Indre. Virginie Lucien, résidant à Monts depuis quatorze ans, et Christian Vivet, depuis 1995, ont été sélectionnés pour le Relais de la Flamme, prologue aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Alors que Monts vibre au rythme des événements et manifestations proposés dans le cadre de sa labélisation Terre de Jeux 2024, rencontre et échanges avec ces deux Montois qui vous racontent cette expérience unique.

Entretien exclusif de l'avant-relais réalisé le 7 mai à l'Hôtel de Ville de Monts.

Merci à Virginie Lucien et à Christian Vivet du temps qu'ils ont consacré à cet entretien pour partager leur aventure de l'intérieur.

Comment êtes-vous devenus porteurs de la Flamme ?

Christian : "Quelqu’un a proposé nos candidatures respectives."
Virginie : "Une personne a écrit une lettre de motivation pour nous."
Christian : "Puis, il y a eu une commission de sélection parmi les 20 000 courriers reçus. Pour ma part, c’est mon fils qui a proposé ma candidature ainsi qu’un ami."
Virginie : "Et moi, c’est mon mari. Il fera également les dix kilomètres avec les marathoniens lors des Jeux Olympiques, la nuit du 10 août."

Quelle a été votre réaction à la suite de cette sélection ?

Christian : "Pour moi, c’était une surprise car je ne le savais pas du tout. C’est l’étonnement ! Puis, après avoir un peu réfléchi, on se dit que oui, bien sûr, il faut y aller ! J’y vais pour représenter le mouvement sportif et les personnes qui m’ont formé et avec lesquelles je travaille... qu’elles soient bénévoles ou professionnelles. Je le dédie à toutes ces personnes-là qu’elles soient encore vivantes ou malheureusement décédées."
Virginie : "Pour moi aussi, c’était une surprise. Ce qui est très important pour moi, c’est la symbolique de la Flamme."

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Quelles sont les premières réactions des personnes à qui vous en parlez ?

Christian : "Ouahhhh ! Bravo !... et parfois, c'est "parce que tu es porteur de valeurs…"
Virginie : "Quel honneur !... et souvent "tu le mérites !"

Que représente la Flamme pour vous ?
Virginie : "Je dois avouer qu’au tout début, je ne voulais pas être porteuse… La communication des médias autour des Jeux Olympiques de Paris 2024 était surtout axée sur l’envers du décor, le business, les polémiques… ça n’allait pas avec mes convictions. Après, je me suis dit que ce symbole de la Flamme, c’était justement une pause sur toutes ces polémiques. Elle est une trêve, un symbole de paix."
Christian : "Je partage totalement. On espère qu’il y aura la paix à ce moment-là."
Virginie : "Le fait de pouvoir porter un tel symbole, c’est extraordinaire. C’est un vrai honneur. Bien sûr, il y a le côté sportif parce qu’on a été choisi par rapport à un passé ou un présent sportif. Mais c’est aussi un engagement dans notre vie au quotidien."
Christian : "Dans l’Olympisme, il y a beaucoup de valeurs, notamment le respect et la solidarité qui nous semblent très importants. Les Jeux sont une porte médiatique pour commencer ou pratiquer une activité physique. J’espère que, derrière, plus de personnes pratiqueront du sport, qu’il y aura un héritage."
Virginie : "Et plus particulièrement les femmes et les personnes porteuses de handicap qui sont souvent les parents pauvres du sport."
Pour vous, c’est important cette notion d’héritage après les Jeux Olympiques ?

Christian : "Pour moi, les Jeux sont un tremplin pour que des personnes puissent commencer ou continuer à pratiquer. Que le sport soit un peu plus valorisé aussi, ce n’est que 1% du budget national…"
Virginie : "On parle beaucoup plus des Jeux Paralympiques et des athlètes dans les médias. C’est assez extraordinaire."
Christian : "Je fais un stage où j’emmène les enfants aux Jeux Paralympiques avec des parrains qui sont sur place ou qui ont été médaillés fin août. Dans les écoles dans lesquelles j’interviens, j’amène avec moi des personnes qui sont porteuses de handicap soit pour contribuer à l’inclusion et créer des échanges, soit pour témoigner. Les échanges sont très intéressants avec les enfants."

Très concrètement quand et où a lieu votre Relais de la Flamme ?

Virginie : "Pour ma part, je serai porteuse dans la ville d’Issoudun le 27 mai."
Christian : "Le même jour, je serai à Le Blanc. J’ai rendez-vous à 7 heures et je vais passer entre 9h20 et 10h. Nous serons sept à porter la Flamme sur 200 mètres pendant environ quatre minutes jusqu’au relais."

Comment se passe le relais de la Flamme ?

Virginie : "On fait ce qu’on appelle un "Torch kiss" qui correspond au passage avec un autre relayeur. Nous serons accompagnés de deux personnes pour nous encadrer."

Et en termes de tenue ?

Virginie : "Nous aurons une tenue blanche. La même que celle portée par Laure Manaudou..."
Christian : "...Que nous pourrons garder après ainsi qu’un anneau."
Virginie : "C'est l'anneau doré qui encadre la torche. Lors des précédents relais de la Flamme, les porteurs gardaient le porte-torche. Mais vu que le design de la torche ne le permet pas, nous aurons le droit de garder un anneau doré."

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Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Christian : "Je commence à comprendre l’importance parce qu’on m’en parle tout le temps. Je suis impatient de vivre ce moment-là et d’essayer d’en profiter le plus possible. Et puis après le 27 mai, je vais pouvoir montrer, transmettre, expliquer. Ce sera le cas sur le Village Olympique au Domaine de Candé. J’aurai mon équipement de porteur de la Flamme. Je veux que cette expérience individuelle soit quelque chose de collectif. Car encore une fois pour moi, c’est aussi rendre hommage à tous les passionnés, les bénévoles et les professionnels de l’activité sportive."
Virginie : "Moi, je n’avais pas pris conscience que c’était si important. Et c’est quand j’ai commencé à en parler… La réaction des gens m’a permis de m’en rendre compte, y compris des personnes non sportives. La première phrase qu’ils me disent est "ça n’arrivera qu’une fois !"

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Quel est votre lien avec le sport et les Jeux Olympiques ?

Virginie : "Je suis nageuse depuis toute jeune. J’ai fait beaucoup de vélo, de triathlon et maintenant, j’enseigne le yoga et je suis dans la préparation physique. Mais pour moi le sport c’est d’abord une valeur. C’est quelque chose qu’on transmet à nos enfants. J’ai toujours suivi les Jeux Olympiques et j’ai eu la chance de pouvoir nager dans des piscines olympiques lors de voyages."
Christian : "Le sport, c’est ma vie. Je ne peux pas vivre sans sport. Cela fait 52 ans que je joue au tennis de table. J’ai commencé à six ans au CP avec une petite carrière de haut niveau jusqu’à un titre en championnat de France. Et puis après, je suis surtout tombé dans l’éducation et le bénévolat. J’entraîne depuis l’âge de 14 ans. J’étais capitaine de l’équipe de France avec des sorties internationales, des championnats d’Europe etc. Ce qui m’intéresse maintenant, c’est la transmission vers d’autres publics : les écoles, les clubs, les EPHAD, les hôpitaux, le milieu carcéral. J’ai été élu meilleur bénévole français en tennis de table en 2015 et 2017. Je suis médaillé d’argent jeunesse et sport. J’ai été également vice-président du comité départemental. J’ai fait trente ans dans une collectivité territoriale dans le domaine du sport en tant qu’éducateur sportif pour finir directeur des sports à la Mairie de Joué-Lès-Tours. Les personnes qui m’ont formé sont des personnes très importantes dans ma vie. Ce sont des personnes qui étaient bénévoles à 100%. C’est pour cela que je dédirai ce Relais à ces personnes-là. Parce qu’à côté de cela, elles m’ont formé également en tant qu’être humain. Elles m’ont aidé à me construire. Et ça, même si elles sont décédées, je peux vous dire que je vais leur dédier ainsi qu’à ma famille. Ma femme surtout qui m’a laissé vivre ma passion. Parce que quand vous êtes joueur, éducateur, dirigeant, vous n’êtes pas souvent à la maison. Pour moi, la Flamme c’est une finalité de tout cela."

Et les Jeux Olympiques dans votre quotidien ?

Christian : "Dans la famille, nous aurons été deux à porter la Flamme. Le tennis de table est la dixième discipline française. Quand il est devenu une épreuve olympique, en 1988, le nombre de licenciés a augmenté énormément. Pour 2024, on a la chance d’avoir les frères Lebrun. Même si on oublie souvent un autre français entre les deux. Pour nous, c’est très important ce qui se passe actuellement."
Virginie : "Je n’utilise principalement que le vélo comme moyen de transport et on voyage en famille à vélo. Et c’est aussi un moyen de montrer qu’on peut pratiquer du sport au quotidien sans forcément avoir de compétition, et ça, c’est important, notamment pour les jeunes. Et il y a le parallèle avec l’écologie. Et comme les Jeux ont aussi cette vocation d’être des Jeux écologiques. Pour nous ce sont des valeurs que je vis au quotidien, que je fais, que je veux transmettre."
Christian : "En effet, ce n’est pas que de la compétition. Quand un adulte ou un jeune passe la porte de mon club, je lui demande quels sont ses objectifs et pourquoi il vient jouer au tennis de table. On a oublié les notions de convivialité, se regrouper, être ensemble. Il y a un rôle social dans le sport qui est très important. Toute personne qui rentre dans une association doit avoir la même importance, qu’elle aille vers le haut niveau ou qu’elle vienne juste pour essayer de battre son copain ou sa copine. Elle peut devenir arbitre ou dirigeant. Pour moi, c’est aussi important que la personne qui va avoir un titre. Que chacun prenne du plaisir."
Virginie : "Parce que mine de rien, les sportifs de haut niveau n’ont pas toujours du plaisir."

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Finalement quoi qu’on en dise… les Jeux rassemblent !

Virginie : "Oui, c’est ça ! Et tous les publics ! Les petites dames à qui j’enseigne me disent  "Ah ! C’est génial !..."
Christian : "J’ai vu le doyen de mon club avant-hier qui m’a dit "Profites en !..."
Virginie : "Et aussi les personnes qui ne sont pas forcément dans le sport. Il y a aussi cet imaginaire des Jeux. Il n’y a pas que les côtés négatifs qui sont mis en avant dans les médias. La première chose, c’est que les gens trouvent cela chouette."
Christian : "Et la ville de Monts a la chance de compter deux des quatorze porteurs départementaux sélectionnés pour porter la Flamme."

Découvrez la deuxième partie de l'entretien exclusif que le duo montois porteur de la Flamme a accordé à la Ville de Monts :

  • l’après relais (interview 2) : comment se sont passés leur relais ? Quels souvenirs et moments forts en retiennent-ils ?
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